Le cargo Shenzou-11 ( à gauche ), s'amarrant à la station Tiangong-2 ( à droite )
Finalement, deux jours après sa mise en orbite, le module de remontée s'amarrera au module de service et les échantillons seront à ce moment-là transférés dans la capsule de retour.
Après-cela, le module de remontée est à son tour largué, et le module de service effectuera de petits ajustements pendant près de six jours, en attendant le bon moment pour mettre ses propulseurs à feu et faire route vers la terre.
Ensuite, pendant près de quatre jours et demi, comme à l'allée, la mission fera route vers la terre avant de larguer la capsule de retour d'échantillons, à 5000 kilomètres de l'atmosphère.
La capsule frôlera ensuite l'atmosphère une première fois, afin de rebondir dessus et remonter à une altitude de 100 à 140 kilomètres.
Cette manœuvre permettra ainsi à la capsule d'éviter de faire subir trop de chaleur et de pression à son bouclier thermique, ce qui permet de garantir la sécurité des échantillons qui se poseront ensuite en Mongolie.
Pour ceux qui voudraient avoir une meilleure vue du déroulement de la mission, une vidéo montrant son déroulement a été publiée par la CNSA, et la voici:
Pour en revenir aux échantillons, des échantillons, il y en aura:
La capsule peut en accueillir quatre kilos, et la mission devrait en récolter minimum deux.
Pour récolter ces échantillons, Chang'e-5 va utiliser un bras robotisé équipé d'une foreuse, qui devrait aller chercher les échantillons jusqu'à deux mètres de profondeur.
Mais Chang'e-5 ne fera pas que récolter des échantillons, loin de là , même:
La mission est en effet équipée d'une caméra panoramique, qui permettra de photographier le terrain autour de la sonde, mais aussi un radar pouvant pénétrer la surface de la Lune à plus deux mètres de profondeur.
En plus de ces deux instruments, Chang'e-5 embarque aussi un spectromètre qui permettra d'analyser le sol autour de l'atterrisseur, pour déterminer l'endroit le plus intéressant pour un forage.
La mission Chang'e-5, pendant son assemblage
L'objectif, est, ainsi, d'en apprendre plus sur notre satellite, sa formation, son évolution ainsi que son volcanisme passé.
Et c'est l'une des raisons qui ont poussé l'agence spatiale chinoise à choisir la région du Mons Rümker ( à vos souhaits ):
Ses dômes, créés par une activité volcanique, s'avèrent en effet relativement jeunes pour une activité volcanique lunaire: entre 3,5 et 3,7 milliards d'années, en fonction des formations.
Certains matériaux seraient même âgés de moins de trois milliards d'années, ce qui rend la région encore plus intéressante.
De plus, la région semble également relativement riche en KREEP.
Bon là je sens qu'il va falloir ouvrir une parenthèse.
Sans trop rentrer dans les détails, le KREEP est une roche volcanique qui a été créée lors de la formation de la Lune, après l'impact d'une planète avec la terre.
Rien que ça.
Ce matériaux s'avère riche en potassium, dont le symbole atomique est K, du latin Kalium.
Il est également composé de terres rares, Rare Earth Elements ( REE ), et en phosphore, dont le symbole atomique est P.
KREEP. CQFD.
L'analyse de l'environnement de l'atterrisseur et des échantillons permettra, ainsi, de permettre de mieux dater l'arrêt du volcanisme sur la Lune et par la même occasion de mieux comprendre son évolution.
C'est d'ailleurs pour ça que les environs du Mons Rümker ont été choisis:
Aucune mission, que ce soit Apollo où une autre mission robotique n'a encore étudié cette zone, qui est l'une des plus jeunes du sol lunaire.
Il sera donc, vous l'aurez compris, très intéressant de suivre l'analyse de ces quelques kilos d'échantillons, dans les prochains mois et les prochaines années.
La capsule de la mission Chang'e-5 T1
Vous comprenez maintenant, pourquoi l'entrée dans l'atmosphère se fait avec tant de précautions: les échantillons sont très précieux, d'un grand intérêt scientifique et, même si la Chine effectuera d'autres missions de ce type, les échantillons restent irremplaçables.
C'est d'ailleurs en partie pour cette raison que la Chine lança en 2015 la mission Chang'e-5 T1, pour Test 1.
Cette mission, dont la plateforme qui contient la capsule est simplifiée et basée sur les architectures des sondes Chang'e-1 et 2, permet de tester le retour dans l'atmosphère après un aller-retour autour de la Lune.
Chang'e-5 T1 fera d'ailleurs de la Chine le troisième pays à faire un aller-retour vers la Lune, après les Etats-Unis et l'URSS.
Chang'e-5 est alors prévue pour décoller en 2017, et sera achevée cette année-là .
Mais malheureusement, un échec du lanceur Longue Marche 5 un peu plus tôt en 2017 entraînera de sérieux retard, la Chine préférant éviter tout échec pendant le lancement, ce qui se comprend.
Il suffit de voir le récent échec du lancement de Vega avec la mission Taranis...
D'ailleurs, en parlant de l'Europe, la mission Chang'e-5 est l'occasion pour l'agence spatiale chinoise de collaborer avec l'ESA, qui prêtera un relais de communication situé à Kourou pour suivre le retour et le décollage de la mission.
Cette mission sera, en tout cas, d'un intérêt certain à suivre.
En attendant, c'est tout pour cette semaine.
Comme d'habitude, prenez soin de vous, et à bientôt, pour une nouvelle dose d'espace !
Dernière mise à jour le: 01/01/1970 00:00