Télescope chez astroshop

5MPP #1: Le télescope spatial virtuel
Pour ce premier article, si vous le voulez bien, nous allons parler de la technologie du télescope spatial virtuel,
Mais d'abord, nous allons nous permettre une petite parenthèse pour expliquer ce qu'est un télescope spatial virtuel.
Pour faire très simple, un télescope spatial virtuel est un réseau de télescopes dont les images sont mises ensemble, permettant de former un miroir "virtuel" équivalent a un miroir de la taille de la distance entre les différents télescopes spatiaux.
Par exemple, la taille d'un réseau de 8 télescopes mis en cercle sera égale à la distance entre les deux télescopes les plus éloignés.
La lumière reçue est ensuite transmise à un autre télescope, dit "focal" qui quand a lui, reçoit la lumière des autres télescopes. EN GROS. Pour imager un peu plus, on peut comparer un télescope spatial virtuel au futur télescope spatial James Webb, qui utilise 18 miroirs au lieu d'un grand, et un miroir focal ( le petit miroir seul se situant devant les 18 miroirs visibles sur cette photo: )

Maintenant que la parenthèse est finie, on retourne au sujet principal.
Pour voir la surface d'une exoplanète, il n'y a pas 36 solutions: les lois de l'optique étant impossible à transgresser, pour un grossissement important il faut un télescope long, et pour capter beaucoup de lumière, et donc voir des objets peu lumineux, il faut un miroir large.
Afin de vous imager mes propos, le télescope spatial Hubble dispose d'un miroir de "seulement" 2,4 mètres de largeur, et pourtant, il est capable de prendre ce genre de photos:

à titre de comparaison, les plus grands miroirs d'une pièce jamais conçus peinent à dépasser les 20 mètres pour un poids de 20 tonnes et ne sont, bien évidemment, pas utilisables pour un télescope spatial, seulement pour un télescope terrestre.
Maintenant imaginez réunir en un seul télescope virtuel 10 000 télescopes d'une taille similaire à Hubble pour former un miroir de 400 kilomètres de diamètre au point de Lagrange-L2 (Pour résumer rapidement, un point de Lagrange est un point de l'espace ou la gravité de deux corps se compense mutuellement.
Si un objet y est placé, il ne bougera pas d'un centimètre, la gravité des deux corps se compensant parfaitement). Cela semble de la science-fiction, pourtant, c'est le projet d'Antoine Labeyrie, Astronome, professeur et ingénieur français.
Cela semble de la science-fiction, pourtant, c'est le projet d'Antoine Labeyrie, Astronome, professeur et ingénieur français.
Un projet assez particulier au budget colossal de 30 milliards de dollars pour un miroir de 200 km, soit la moitié de la taille finale, et également le minimum pour bien voir les exoplanètes.
Pourtant, le projet n'est pas si irréalisable que ça.
Déjà parce que les télescopes spatiaux, on maîtrise cette technologie depuis plusieurs dizaines d'années, et ensuite, parce que le télescope virtuel ne nécessitera pas une constellation, difficilement réalisable dans un avenir proche et avec les moyens actuels, de 10 000 télescopes pour apporter ses premières images.
ec seulement cinq ou six télescopes déjà, les galaxies lointaines, les exoplanètes, ou même les plus petits objets de notre système solaire seraient visibles avec une précision et une qualité d'image jamais atteinte à ce jour.
Et enfin, pour clôturer, parce que depuis récemment, la NASA a annoncé récemment se pencher sur un projet visant à utiliser deux cubesats (de petits satellites en forme de cube de quelques dizaines de centimètres) pour former un premier télescope virtuel de 20m ).

Certes, dû au faible nombre de télescopes, les images ne risquent pas de faire beaucoup de bruit, mais cela permettra au moins de prouver la faisabilité de cette technologie, et aussi de disposer des logiciels adaptés pour maintenir tout ce petit monde en état de marche, vu qu'un simple désalignement de quelques mm suffirait à rendre une image floue.
Car autant gérer 2 cubesats peut s'avérer relativement aisé, mais 10 000 Hubble simultanément sans erreur, les difficultés se multiplient largement.
Pour en revenir à nos deux cubesats, la NASA compte, a l'aide de coronographes (une sorte de cache permettant de masquer une étoile), réussir à détecter des exoplanètes. Pas de résultat révolutionnaire, assez classique même, mais à l'aide d'une technologie nouvelle.
De son côté l'ESA ( Agence Spatiale Européenne a annoncé la mission PROBA-3, a l'horizon 2020, qui créera un réseau d'instruments équipés de coronographes, afin d'étudier la couronne solaire, au plus près et d'une façon plus précise.
Pour résumer cet épisode, malgré un coût élevé si on désire regarder loin, et malgré la nécessité de développer certaines technologies, les télescopes spatiaux virtuel semblent une technologie relativement prometteuse.
Certes il faudra sûrement attendre de découvrir LA planète qui nécessitera une analyse très détaillée, une planète habitable et proche donc, mais de ce côté, au train ou vont les choses, on peut espérer une avancée rapide.
Et puis qui sait, des acteurs privés peuvent très rapidement changer les choses, il suffit de voir la révolution engendrée par le secteur du privé dans le domaine des lanceurs, ces dernières années...


Dernière mise à jour le: 01/01/1970 00:00